Motion d’actualité du Conseil fédéral de mars 2021

mercredi 7 avril 2021
par  Sud Education CA


Ce communiqué a été publié le 01/04/2021

Loin du plan d’urgence pour l’éducation dans lequel il aurait fallu investir dès le printemps dernier, le gouvernement poursuit le démantèlement du service public d’éducation. Les suppressions de postes, en cette préparation de la rentrée 2021, sont sous le feu des critiques : partout sur le territoire, des équipes se mobilisent pour sauver une classe, une école, un poste, tel ou tel dispositif impacté par les suppressions de postes. Les salaires n’augmentent pas, comme le confirment les arbitrages rendus par Blanquer en ce mois de mars 2021 suite à un Grenelle de l’éducation qui n’aura été qu’une mystification de plus. La précarité continue de s’étendre, et la loi de transformation de la Fonction publique va encore l’aggraver. Face à cela, les personnels concernés, AED et AESH en tête, multiplient les mobilisations pour obtenir des augmentations de salaires et un véritable statut. SUD éducation participe activement à ces mobilisations et fait de la grève nationale des AESH le 8 avril une priorité.

Les conséquences de la crise sanitaire restent la préoccupation centrale des personnels, pris entre deux feux : la volonté d’éviter au maximum la fermeture des écoles et établissements d’une part, et le souci de préserver leur santé et la propagation du virus de l’autre. L’hypocrisie et l’autoritarisme sont toujours à l’œuvre dans la mise en œuvre d’un protocole sanitaire sans cesse renforcé mais toujours inapplicable : c’est un facteur majeur de souffrance au travail. Il faut accélérer la mise à disposition de la vaccination pour les personnels volontaires afin qu’elle soit possible sans délai et construire avec les personnels des scénarios de poursuite de l’activité dans les mois à venir. Le gouvernement et le ministre Blanquer traitent les personnels d’éducation comme la variable d’ajustement de l’épidémie. Ils mettent en jeu de manière irresponsable la santé et la sécurité des personnels enseignants, de vie scolaire, des AESH.

Dans les universités, la situation dramatique, sur le plan économique comme psychologique, vécue par de trop nombreux-se-s étudiant-e-s ne peut se prolonger : si les universités accueillent de nouveau partiellement les étudiant-e-s, il faut aujourd’hui des mesures financières d’ampleur pour les soutenir. Pour faire diversion face à l’urgence sociale, la ministre Vidal s’est lancée dans une campagne contre les prétendu-e-s « islamo-gauchistes » à l’université. Face à cela, la Fédération SUD éducation se joint à la campagne « Vidal démission », en l’articulant à nos revendications sur l’université et les droits des personnels. SUD éducation appelle les personnels à rejoindre les initiatives de mobilisation de l’ESR notamment à l’occasion de la journée de mobilisation de la Fonction publique le 6 avril.

Dans le premier degré, l’adoption d’une version largement remaniée de la proposition de loi Rilhac en première lecture au Sénat le mercredi 10 mars laisse à penser que la majorité est désormais décidée à conférer aux directeurs et directrices d’école une autorité fonctionnelle et une fonction d’encadrement. Les garde-fous qui avaient été introduits lors de la première lecture à l’Assemblée nationale ont été supprimés et l’adoption de cette proposition de loi en l’état modifierait en profondeur le fonctionnement des écoles. SUD éducation a d’ores et déjà porté dans l’intersyndicale la proposition d’une grève au printemps contre cette proposition de loi et mènera campagne pour empêcher la caporalisation des écoles et la transformation du rôle des directeurs et directrices d’écoles.

Les répressions à l’encontre de nos libertés et en particulier syndicales et encore plus particulièrement contre Sud éducation se font de plus en plus nombreuses et violentes. On songe à la loi de sécurité globale en ce qui concerne nos libertés syndicales et de manifester. Pour SUD éducation, des camarades trop nombreux subissent l’arbitraire de l’administration à Bobigny par deux fois, à Melle, Strasbourg, Bordeaux, en Aveyron. Par tous les moyens, nous devons défendre nos camarades contre des sanctions à caractère politiques. Celles-ci ne feront que renforcer notre détermination à lutter.

Enfin, les discriminations, dans l’éducation comme ailleurs, se poursuivent. Les LGBTQIphobies notamment ont des conséquences dramatiques comme le montre le suicide récent de Luna-Avril. SUD éducation s’engage dans une campagne contre les LGBTQIphobies dans l’éducation, dans le but de mobiliser la profession à l’occasion des marches des fiertés et de la journée internationale de lutte contre les LGBTQIphobies du 17 mai.

Sur le plan interprofessionnel, cette crise sanitaire qui dure lève l’illusion entretenue par Macron durant le premier confinement sur la volonté du gouvernement d’en finir avec un modèle ultra-libéral et la destruction des services publics. Face à cela, le programme “Plus jamais ça” du CUSE (Collectif urgence sociale et environnementale) reste d’actualité. Une déclinaison dans les secteurs professionnels et dans les départements reste à construire. En sus du revendicatif du CUSE, la levée du brevet sur les vaccins doit être exigée : notre santé ne saurait être sacrifiée plus longtemps sur l’autel du profit. Enfin, la mobilisation interprofessionnelle doit se poursuivre contre la multiplication des plans sociaux. L’Union syndicale Solidaires a un rôle à jouer de soutien aux initiatives d’auto-organisations des boîtes en lutte (comme par exemple autour de l’appel des TUI) et dans la construction d’une mobilisation nationale pour porter ces revendications. La mobilisation en cours contre la réforme de l’assurance chômage montre la voie pour déconfiner nos luttes.

SUD éducation s’engage également dans la campagne de l’Union syndicale Solidaires à l’occasion des élections TPE et TPA débutées le 22 mars et qui se poursuivent jusqu’au 6 avril. Il s’agit d’un enjeu important pour construire le syndicalisme Solidaires dans des secteurs où il est intrinsèquement moins présent.


Dans l’ensemble de la profession comme ailleurs, la colère, en dépit des difficultés de mobilisation, est palpable.

En conséquence, SUD éducation appelle à :

- construire et renforcer la grève nationale des AESH le 8 avril

- construire une grève d’ampleur dans le premier degré pour faire barrage à la loi Rilhac

- construire un mouvement d’ampleur par la base, dans l’optique de renforcer le rapport de force en faveur de nos revendications, sur la base des revendications portées dans le cadre de “Plus jamais ça”

Enfin, SUD éducation appelle à participer aux initiatives autour du 150ème anniversaire de la Commune de Paris dont nous tentons de faire vivre les valeurs : démocratie directe, autogestion, émancipation des travailleurs/euses et des personnes. Vive la Commune !


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