Démantèlement des lycées professionnels

jeudi 7 septembre 2017
par  Sud Education CA

Démantèlement des LP. Fin du statut de fonctionnaire d’Etat.

La rentrée 2017/2018 ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices pour l’enseignement professionnel sous statut scolaire : transfert aux régions annoncé par le candidat et maintenant président Macron, nouvelles mesures financières pour renforcer le développement de l’apprentissage.

1. Le transfert de l’enseignement professionnel à la Région :

Les conséquences vont s’avérer désastreuses :
- changement de statut de fonctionnaire d’Etat à celui de la territoriale
- remise en question du statut des PLP
- annualisation du temps de travail et donc remise en cause des vacances scolaires
- fusion des LP et des CFA
- Remplacement des mutations telles qu’elles existent aujourd’hui par des entretiens avec le proviseur du lycée.
- licenciement plus facile
- liberté pédagogique restreinte et au service d’une employabilité immédiate
- double tutelle hiérarchique : le salaire pour la région, le pédagogique pour le proviseur et l’inspecteur.
- Transférer l’ensemble des compétences en matière de formation professionnelle initiale aux Régions revient à abandonner l’ambition d’une scolarisation commune pour tous les jeunes. Les adolescent-es et jeunes adultes seront réduits à une fonction utilitariste si on ne leur propose que des formations répondant aux besoins immédiats des entreprises d’un territoire. Cela conduira à accentuer les inégalités régionales et à offrir des formations ne permettant pas aux futur.es salarié.es en formation d’envisager un avenir professionnel au-delà du territoire où ils ont été scolarisés

2. Le développement de l’apprentissage au dépend de l’enseignement professionnel sous statut scolaire :

1/3 des contrats des contrats d’apprentissage sont rompus. (source….=
Un temps d’enseignement réduit pour les élèves et une main d’œuvre bon marché pour les entreprises. Contenu pédagogique limité aux besoins des entreprises locales.
Aucune plus-value de l’apprentissage par rapport à la formation sous statut scolaire. A court terme le taux d’employabilité est quasi identique mais à long terme les élèves de LP, ayant reçu une formation plus complète et pas spécifique à une entreprise, s’adaptent plus facilement aux évolutions de carrière. L’apprentissage =
le développement de l’apprentissage qui impose aux jeunes issus des classes populaires un salariat précoce au détriment des formations généralistes qui garantissent un meilleur accès aux études supérieures et à l’emploi.
L’échec récent des différents plans de relance de l’apprentissage révèle les réticences des entreprises à consacrer du temps à la formation. Cependant l’Etat et les Régions insistent en jetant l’argent public par les fenêtres.
A cause de la sur-médiatisation de l’apprentissage, les meilleurs élèves choisissent cette formation et les plus fragiles vont en LP ce qui accentue le tri-social et la ghettoïsation de certains lycées. Face à des élèves aux besoins spécifiques et réclamant beaucoup d’attention, le ministère ne donne aucun moyens supplémentaires et laisse les professeurs seuls et sans formation.
Propagande gouvernementale jusqu’aux sujets d’examen du bac pro GA en éco gestion qui demandait aux élèves de donner seulement les points positifs pour un élève de continuer ses études en apprentissage.

L’École, l’enseignement professionnel compris, doit demeurer un espace dédié aux savoirs et au développement de l’esprit critique dans le cadre d’un projet éducatif qui prime sur l’intérêt à court terme des entreprises privées.


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