Rythmes scolaires : un combat pour l’abrogation toujours d’actualité !

samedi 6 mai 2017
par  Sud Education CA

Assouplissement des taux d’encadrement des accueils périscolaires

Le gouvernement sous la pression de l’association des Maires de France, vient de pérenniser le décret du 2 août 201 3, permettant l’assouplissement des taux d’encadrement des accueils périscolaires. Sans véritable bilan et en se passant de tout débat avec les organisations syndicales, les méthodes de ce gouvernement s’inscrivent, tout comme pour la loi travail, dans un contexte général de remise en cause des garanties collectives et de démantèlement des normes conquises.

Par ce décret, le gouvernement autorise, les collectivités à sacrifier la qualité éducative de six millions d’enfants scolarisés pour des raisons avant tout économiques.

Pourtant :

- 87% des animateurs considèrent que les nouveaux taux d’encadrement ont conduit à une dégradation de la qualité éducative et pédagogique des accueils périscolaires.

- 81% d’entre eux considèrent que lesnouveaux taux d’encadrement conduisent à une dégradation de la sécurité des mineurs extrêmement fatigués par le bruit et ces nouveaux rythmes scolaires.

- 91% de ces salariés du privé comme du public, considèrent que les nouveaux taux d’encadrement ont conduit à une dégradation de leurs conditions de travail.

Cette dégradation des conditions de travail et des conditions d’accueil n’est que la suite logique des intentions de déréglementation mises en oeuvre initialement dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires.

Une réforme en échec

Le MEN s’acharne à essayer de démontrer que la réforme des rythmes scolaires est bénéfique pour les apprentissages des élèves, en faisant croire que cette réforme est avant tout pédagogique.

Le rapport sur la grande pauvreté à l’école [1] va jusqu’à l’associer à la réussite éducative des élèves pour en faire un des axes de lutte contre les déterminismes sociaux alors que cette réforme est un des facteurs aggravants des inégalités territoriales.

Pierre angulaire de cette réforme, les PEDT (Projet Educatif Territorial) ont été généralisés. Sans PEDT, aucune aide de l’état n’est possible. Ces derniers devront inclure un volet laïcité et citoyenneté et « proposer aux élèves un parcours scolaire cohérent ».

Outre les emplois du temps farfelus avec des pauses méridiennes à rallonge, les activités périscolaires sont payantes dans certaines communes. On trouve toutes sortes de formules : de 6 à 1 4 euros le cycle d’activité de 7 semaines à Roncq (Nord), un paiement à l’heure à Douai (Nord) mais la gratuité pour les familles au quotient familial bas, une indexation sur le quotient familial de la ville à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), entre 1 et 2 euros la séance à Fontainebleau (Seine-et-Marne), 91 euros par mois à Croix (Nord), 1 75 euros par an à Verdun (Meuse), etc. Au final, 36 % des parents ont à
participer financièrement.

Dans d’autres communes, les TAP se résument à de la garderie ou sont carrément inexistants, faute de moyens. Quant aux subventions gouvernementales promises, PEDT ou pas, leur intégralité n’a même pas encore été versée aux communes qui ont mis en place la réforme dès 201 3. Certaines communes ont découvert qu’elles n’étaient pas éligibles à la DSR-cibles [2] après avoir établi leurs budgets ,se retrouvant ainsi en grandes difficultés financières. A titre d’exemple,seules trois communes, sur les trois cent que compte la Savoie, sont éligibles à la DSR-cible.

L’’intérêt des élèves mis à mal

C’est dans ce cadre que le MEN a prévu d’articuler cette réforme à celle de la réforme des programmes de l’école primaire présentée en septembre 201 5 pour une mise en oeuvre à la rentrée 2016.

Cependant avec un volume horaire identique de 24h et autant d’organisations hebdomadaires différentes d’une commune à l’autre, on voit mal comment les nouveaux programmes vont pouvoir prendre en compte la réforme des rythmes.

Par ailleurs, qui peut encore croire que le ministère de l’éducation nationale se soucie de la réussite des élèves avec des rythmes d’apprentissages adaptés quand son unique préoccupation, lorsqu’il organise le calendrier scolaire annuel, est de soumettre le temps scolaire aux intérêts de l’industrie du tourisme ?

Les élèves travailleront ainsi dans la dernière période de l’année entre 10 et 12 semaines selon les zones. On est bien loin de l’alternance entre 7 semaines de classe et 2 semaines de vacances !

Ce calendrier scolaire est un scandale au regard du rythme scolaire pour les élèves et les enseignant-es. Il n’est qu’une marque supplémentaire du mépris affiché par ministère face aux revendications des personnels.

Pour SUD Éducation, l’abrogation de la réforme des rythmes, des décrets Peillon et Hamon est toujours d’actualité nationalement.
Réformer les rythmes scolaires nécessite une réflexion plus large sur l’école avec :

• La réduction les effectifs par classe.
• Des programmes conçus avec des contenus qui laissent du temps à la manipulation, l’expérimentation, la recherche...
• La possibilité du travail coopératif, de la pédagogie de projet...
• La différenciation du temps de travail des PE devant élèves du temps d’enseignement pour les élèves (1 8 h devant élèves + 6 h de concertation, travail en équipe...) sans porter atteinte au principe de polyvalence qui permet une vision globale du fait éducatif.
• Plus de PE que de classes, plusieurs PE par groupe élèves, renforcement du travail en équipe, regard croisé sur les élèves et les pratiques...
• Différenciation du temps et des activités selon l’âge des enfants.
• Une formation à la hauteur des attentes des personnels.


[1Rapport « grande pauvreté et réussite éducative : le choix de la solidarité pour la réussite de toutes et tous » :
http://www.education.gouv.fr/cid88768/grande-pauvreteet-reussite-scolaire-le-choix-de-la-solidarite-pour-lareussite-de-tous.html

[2dotation de solidarité rurale cible


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