L’inquiétante évolution de la Vie scolaire !

jeudi 15 mars 2018
par  Sud Education CA

Dans les Vies scolaires des établissements du second degré, les MI/SE (maîtres-ses d’internat, surveillant-es d’externat) ont été remplacé-es en 2003 par les assistant-es d’éducation (AED). Au-delà du changement de nom, cela illustre la stratégie de démantèlement catégoriel mise en œuvre par les gouvernements successifs. Ces nouveaux contrats réforment les conditions même du travail, accroissant la précarité et diminuant la protection des personnes occupant ce poste.

Des missions au rabais

En dépit des textes alléchants faisant miroiter un travail riche et varié, les personnels de Vie scolaire sont le plus souvent cantonnés à la surveillance, à la discipline et à faire/subir les dispositifs de sécurisation. Sud éducation considère que ces missions sont réductrices pour la vision que l’on peut avoir d’une véritable Vie scolaire. Les missions sont de plus en plus nombreuses mais élaborées sans jamais solliciter l’avis des personnels concernés. Même si les collègues font au mieux, cette situation entraîne un appauvrissement dans l’accompagnement des élèves.

La Vie scolaire au crible du management

Écart de traitement entre les fonctionnaires de catégorie A, B ou C, différence entre agrégé-es et certifié-es ainsi qu’entre titulaires et contractuel-les, territorialisation des agent-es : l’égalité de statut et de traitement n’a jamais été de mise à l’Éducation nationale.
Quid des AED ? Leur changement de statut a impliqué que le recrutement ne se fasse plus par le biais du rectorat mais directement par la/le chef-fe d’établissement. Nous voilà bien dans la droite ligne de l’autonomisation et du renforcement du pouvoir des chef-fes.
Et qui dit renforcement du pouvoir dit accentuation des pressions hiérarchiques. Si les assistant-es d’éducation veulent garder leur poste, elles et ils sont tenté-es d’éviter de faire des remous et d’aller à l’encontre de la/du chef-fe d’établissement, qui décide du renouvellement de leur contrat...
Personnels encore plus précaires, les services civiques (qui se sont totalement substitués aux CUI/CAE, supprimés à la rentrée 2017) : leur nomination ne permet pas de créer des postes, mais seulement de combler tant bien que mal les manques d’effectifs. De plus, la brièveté de leur mission amène un turn-over important qui participe à l’enclavement de la Vie scolaire.
Quant à l’évolution du métier de CPE, elle est symptomatique de l’évolution des missions que se donne l’Éducation nationale : corps créé en 1972 pour favoriser l’épanouissement personnel des élèves par la mission d’animation, la fonction de CPE fait les frais des dérives managériales qui traversent la fonction publique. Les chef-fes d’établissement leur demandent quasi-systématiquement de participer au recrutement des AED, et les CPE sont invité-es à se comporter (trop) souvent comme des chef-fes de service plutôt que comme des animatrices ou des animateurs de la Vie scolaire.

Mise à mal des conditions de travail

Autre recul important du passage au statut d’AED, l’allongement du nombre d’heures de travail sans augmentation du salaire et la suppression du taux d’encadrement (la note de service relative au collège ayant été abrogée en 2009 sans être remplacée). La volonté de faire des économies se retrouve à tous les niveaux : dans le périscolaire, les animatrices et les animateurs ont elles et eux aussi vu baisser le taux d’encadrement. Nous sommes face à une politique générale de suppressions de postes, au détriment du bien-être des élèves et du personnel.
L’évolution du profil des personnes recrutées reflète la précarisation croissante de la société et du monde du travail. Tandis que les postes de MI-SE avaient été créés en priorité pour les étudiant-es boursières/boursiers, sur le terrain on rencontre de moins en moins d’étudiant-es, et le personnel de Vie scolaire, arrivé au bout des six ans de contrat sans qu’une formation qualifiante n’ait été proposée, se retrouve sans perspective d’emploi.

Sud éducation revendique :

• Le respect des droits des AED (congés examen, pause méridienne, remboursement des transports…) ;
• La déduction d’office des 200 heures de formation dans le contrat ;
• La gestion du personnel par le rectorat ;
• Une vraie formation initiale et continue qui soit qualifiante/professionnalisante ;
• L’égalité dans l’accès aux compensations et indemnités (notamment indemnité REP, pondération horaire…) ;
• La réduction du temps de travail ;
• La titularisation sans condition de concours ni de nationalité.


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