Déclaration liminaire de SUD éducation au CSE du 20 juin 2022

mardi 21 juin 2022
par  Sud Education CA


Ce communiqué a été publié le 20/06/2022

Le Conseil Supérieur de l’Éducation du 20 juin s’est tenu pour la première fois en présence du nouveau Ministre Ndiaye. SUD éducation a porté la voix et les revendications des personnels.

Déclaration de SUD éducation

Mesdames et Messieurs les membres du CSE,
Monsieur le Ministre,

La préparation de la rentrée 2022 prend place dans un contexte marqué par la forte détérioration du service public d’éducation. Les réformes mises en œuvre par M. Blanquer sont très largement décriées par les personnels, qui font le constat d’une dégradation continue de leurs conditions de travail et d’apprentissage pour les élèves.

L’articulation des réformes des différentes voies du lycée, du baccalauréat et de la mise en place de Parcoursup ont abouti au renforcement d’un processus continu de sélection, reproduisant toujours plus les inégalités de départ. La promulgation de la loi Rilhac va accélérer la casse des collectifs de travail dans le premier degré. Les métiers de l’éducation sont moins attractifs que jamais, comme en témoignent notamment les chiffres du nombre d’admissibles au CRPE comme aux épreuves du Capes. La faute en incombe à une politique éducative à rebours des objectifs émancipateurs qui devraient être les siens, mais également à des conditions salariales largement insuffisantes.

Le mandat de M. Blanquer a été marqué par un autoritarisme inédit. Notre organisation a eu à défendre, en différents endroits du territoire, des personnels visés par une répression hors norme suite à leur mobilisation contre la mise en œuvre des E3C. Ces dernières années, le ministre Blanquer n’a eu de cesse de menacer les personnels susceptibles “de ne pas respecter les valeurs républicaines”, comme lors de son discours au Cnam à l’automne dernier. Aujourd’hui, les services déconcentrés utilisent de plus en plus les moyens permis par la loi de transformation de la Fonction publique pour exercer une répression déguisée à travers les mutations d’office. C’est le cas actuellement à l’école Pasteur de Saint-Denis (93) et au collège Victor Hugo de Nantes (44). Nous attendons, en ce début de mandat, une décision forte de rupture avec la politique de M. Blanquer, à travers la consigne qui doit être donnée au Directeur académique de Seine-Saint-Denis et au recteur de l’académie de Nantes d’annuler les arrêtés d’affectation et de réintégrer les personnels sur leur affectation d’origine.

SUD éducation porte un plan d’urgence pour l’éducation. Ce plan d’urgence comprend des revendications pour l’inclusion scolaire, pour l’éducation prioritaire, pour transformer le système éducatif, pour des créations de postes avec la montée en puissance d’un véritable pôle médico-social.

Les personnels aspirent à une véritable transformation de l’école en phase avec les enjeux contemporains. L’école inclusive est au centre des préoccupations des collègues. Il faut donner au service public d’éducation les moyens d’accueillir tou·tes les élèves, qu’importe leurs difficultés scolaires ou sociales, leurs origines, leurs parcours, le handicap avec lequel ils et elles vivent. Cela passe nécessairement par une formation initiale et continue renforcée pour tous les personnels, par une baisse des effectifs par classe, par des adaptations du bâti scolaire et par la reconnaissance et le développement des RASED , des métiers médico-sociaux de l’éducation : AESH, infirmier·es, Assistant·es de Service Social et Psy-ÉN. Le manque de moyens crée de la souffrance chez les personnels comme chez les élèves. Il faut cesser de considérer le handicap ou la difficulté scolaire ou sociale comme un problème d’adaptation d’un individu à la société. Au contraire, dénonçons le manque d’inadéquation de l’école aux spécificités des élèves, et c’est bien sur cette inadéquation qu’il faut agir.

Il faut donner une impulsion forte à la lutte contre les discriminations croisées qui traversent l’école, comme l’ensemble de la société. La lutte contre les LGBTIphobies doit connaître une étape nouvelle, la circulaire du 29 septembre 2021 sur l’accueil des élèves trans ne répondant pas à tous les enjeux de ce sujet marqué par une actualité trop souvent tragique. La lutte contre les violences sexuelles et sexistes au travail doit également faire l’objet d’un volontarisme accru, tant la circulaire du 9 mars 2018 est insuffisamment appliquée sur le territoire. Par ailleurs, il est indispensable d’accorder une attention toute particulière aux discriminations racistes et antisémites, tant celles-ci, en dehors de modestes politiques de sensibilisation destinées aux élèves, sont absentes de l’action publique. Parmi les préoccupations qui traversent également la société, il faudra enfin accorder une place importante aux revendications écologistes, et notamment la nécessaire transition écologique qui doit se traduire concrètement et rapidement dans les écoles et les établissements scolaires.

SUD éducation porte des revendications très concrètes pour construire cette école de demain, une école plus juste, plus égalitaire, plus écologique. Nous profitons de cette instance pour vous rappeler que SUD éducation a sollicité de votre part une audience afin d’exposer ces revendications. Nous réitérons cette demande aujourd’hui à l’occasion de ce CSE.

Déclaration liminaire de SUD éducation au CSE du 20 juin 2022

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